La messe de la Cène du Seigneur, dans la soirée, commémore l’institution de l’Eucharistie. Elle ouvre le Triduum pascal. Après l’homélie, le célébrant procède au rite du lavement des pieds, qui reproduit le geste du Seigneur (cf. Jn 13, 3-17). A la fin de la messe, le Saint-Sacrement est porté en procession jusqu’au reposoir : il est bon que, jusqu’à minuit, les fidèles poursuivent, les uns après les autres, leur adoration, méditant les discours après la Cène, testament du Seigneur qui s’est livré pour le salut de tous.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés
Jeudi 6 avril, 20h, église Saint-Paterne
raccord musical de 19h à 19h45
Le jeudi saint, lors de la Messe du soir en mémoire de la cène du Seigneur est mis en lumière « les mystères principaux que célèbre cette messe, à savoir l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce, ainsi que le commandement du Seigneur sur la charité fraternelle… » (Missel romain, messe du jeudi saint, n°5). C’est pourquoi les rubriques invitent « là où pastoralement, il semble bon de le faire », à accomplir le rite du lavement des pieds.
Un geste chargé de sens
Rien d’obligatoire mais il est vrai que ce rite marque particulièrement l’assemblée de ce jour-là ; il faudra d’abord réfléchir sur l’opportunité d’un tel rite. En revanche, si sa mise en œuvre n’est pas adéquate, c’est une liturgie qui peut se transformer très rapidement en spectacle et en simple illustration d’un épisode évangélique.
La vérité du geste dans son rapport à celui accompli par le Christ conduit le Missel à préciser :
« Les hommes qui ont été choisis sont conduits aux sièges qui leur ont été préparés à l’endroit le plus apte. Alors le prêtre (après avoir déposé la chasuble si c’est nécessaire) verse de l’eau sur les pieds de chacun, puis les essuie, aidé en tout cela par les ministres. » (Missel romain, messe du jeudi saint, n° 6).
Comme pour tous les actes liturgiques il faut donc veiller à la profondeur du symbole qui n’est pas seulement, selon l’idée courante, un simple signe figuratif. C’est pourquoi, par exemple, laver un seul pied est si peu « significatif », même dans le quotidien cela n’a pas de sens.
Un geste orienté vers la Passion
Le Missel propose six antiennes qui peuvent être chantées pendant ce temps. Les cinq premières sont des citations de l’évangile de Jean au chapitre 13 d’où est tiré justement le lavement des pieds. Dans l’évangile, le lien entre ce geste et le dernier discours est tout orienté vers la Passion qui réalise cet acte sublime de charité :
« En lavant les pieds de ses disciples, Jésus anticipe l’humiliation de la mort sur la Croix, par laquelle il servira le monde de manière absolue. Il montre que son triomphe et sa gloire passent par le sacrifice et par le service : c’est aussi le chemin de tout chrétien. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner librement sa vie pour ses amis (cf. Jn 15, 13), car l’amour sauve le monde, construit la société et prépare l’éternité. »[1]
La manifestation du sacerdoce du Christ
Dans ce geste que l’on ne fait au mieux qu’une fois par an, tout compte notamment le rapport à l’eucharistie et au sacerdoce :
« De manière significative, là où les évangiles synoptiques racontent l’institution de l’eucharistie, l’évangile de Jean propose, en en illustrant ainsi le sens profond, le récit du ‘lavement des pieds’, par lequel Jésus se fait maître de la communion et du service (cf. Jn 13, 1-20) [2] ».
Ce geste n’est pas un simple service commun il manifeste l’accomplissement du sacerdoce du Christ auquel les apôtres doivent « prendre part ».
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1. Jean-Paul II, Méditation, Rencontre avec les jeunes, Journée mondiale de la jeunesse, Champ de Mars, 21 août 1997.
2. Jean-Paul II, lettre encyclique Ecclesia de eucharistia, jeudi saint 17 avril 2003.
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